Figure-vous que chaque année, des milliers de conducteurs français se retrouvent dans une situation délicate : résiliés par leur assurance auto après des sinistres. Avec un taux de résiliation qui peut atteindre 3% des contrats, c’est loin d’être anecdotique. Comment s’en sortir quand les portes des assureurs semblent se fermer les unes après les autres?
Sommaire
Pourquoi votre assureur peut vous montrer la porte
On imagine souvent que c’est nous qui choisissons de quitter notre assurance. Mais parfois, c’est elle qui décide de rompre la relation. Et croyez-moi, quand ça arrive, c’est rarement une bonne nouvelle.
Votre assureur n’est pas là pour collectionner les mauvais conducteurs. C’est une entreprise qui évalue les risques. Et quand vous devenez trop « risqué » à ses yeux, il peut décider de mettre fin à votre contrat.
Les motifs légaux de résiliation par l’assureur
Alors, quand est-ce que votre assureur peut légalement vous dire « au revoir »? Voici les principales situations :
- Un nombre de sinistres jugé excessif (la fameuse « sinistralité élevée »)
- Un accident causé sous l’emprise d’alcool ou de stupéfiants
- Une tentative de fraude à l’assurance (et ça, c’est vraiment à éviter)
- Des infractions graves au Code de la route ayant entraîné un sinistre
L’assureur peut rompre votre contrat à tout moment si vous êtes en faute (après vous avoir envoyé un courrier) ou à la date anniversaire de votre contrat.
J’ai connu un ami qui a eu trois petits accrochages en moins de six mois… Son assureur lui a gentiment fait comprendre que leur relation touchait à sa fin. Vous voyez ce que je veux dire?
Ce que dit précisément la loi
Pour les amateurs de textes juridiques (je sais qu’il y en a!), l’article A211-1-2 du Code des assurances autorise la résiliation après un sinistre causé par un conducteur qui a enfreint le Code de la route ou qui était sous influence.
Plus précisément, selon l’article R*113-10, si l’assureur souhaite résilier après un sinistre, la résiliation ne peut prendre effet qu’après un délai d’un mois. Petit détail important : si votre assureur accepte le paiement de votre cotisation un mois après le sinistre, il ne peut plus résilier votre contrat.
Bon, soyons honnêtes, ces articles ne sont pas la lecture la plus passionnante qui soit. Mais connaître vos droits, ça peut vous sauver la mise!
Peut-on contester une résiliation?
Absolument! Si vous estimez que la décision est injuste, vous pouvez vous défendre.
Première étape : le médiateur de l’assurance. Ce professionnel indépendant étudiera votre dossier et déterminera si la résiliation est justifiée ou non. Gratuit et relativement rapide, c’est souvent la meilleure option.
Si le médiateur ne vous donne pas raison, vous pouvez toujours porter l’affaire devant les tribunaux. Mais attention, c’est long et coûteux. Et surtout, ça ne résout pas votre problème immédiat : trouver une nouvelle assurance.
Car oui, même pendant cette procédure, vous devez rester assuré. La loi vous impose d’avoir au minimum une garantie responsabilité civile (l’assurance « au tiers »).
Le fameux fichier AGIRA : votre réputation vous suit
Vous connaissez probablement le fichier des incidents bancaires, mais saviez-vous qu’il existe un équivalent pour les assurances? C’est le fichier AGIRA (Association pour la Gestion des Informations sur le Risque en Assurance).
Ce fichier recense tous les conducteurs qui ont été résiliés par leur assureur ou qui ont eux-mêmes résilié leur contrat. Quand vous sollicitez une nouvelle assurance, votre futur assureur y jette un œil pour connaître votre passé.
En plus, votre ancien assureur fournit un « relevé d’informations » qui détaille vos sinistres passés et votre coefficient bonus-malus. Autant dire que votre historique vous suit comme votre ombre!
Les conséquences sur votre future assurance
Je ne vais pas vous mentir, trouver une nouvelle assurance après une résiliation pour sinistres, c’est… comment dire… un peu compliqué. Les assureurs sont comme des chats échaudés : ils craignent l’eau froide!
Si vous avez été résilié pour un accident causé en état d’ébriété ou pour excès de vitesse important, certains assureurs refuseront catégoriquement de vous couvrir. D’autres accepteront, mais à quel prix…
Préparez-vous à la surprime!
Motif de résiliation | Majoration typique |
---|---|
Annulation de permis ou plusieurs suspensions de 2 mois en un an | +200% |
Accident responsable sous l’emprise d’alcool | +150% |
Délit de fuite, fausse déclaration ou suspension de plus de 6 mois | +100% |
Multiplication des sinistres | +50% |
Vous avez bien lu : votre prime peut tripler dans les cas les plus graves! J’ai un cousin qui a vu sa cotisation passer de 600€ à près de 1800€ par an après deux accidents responsables en six mois. Un vrai choc pour son budget.
Le Bureau Central de Tarification : votre dernier recours
Imaginez que vous avez fait le tour des assureurs et que personne ne veut de vous. Pourtant, la loi vous oblige à être assuré. Comment faire?
C’est là qu’intervient le Bureau Central de Tarification (BCT), votre bouée de sauvetage quand vous êtes en pleine tempête.
Le principe est simple : si vous essuyez au moins deux refus d’assurance (conservez les preuves!), vous pouvez saisir le BCT. Celui-ci désignera un assureur qui sera obligé de vous assurer, au moins pour la garantie minimale obligatoire (responsabilité civile).
Petite précision importante : l’assureur n’est pas tenu de vous garder plus d’un an. Et vous n’aurez droit qu’à une assurance au tiers – oubliez les garanties tous risques.
Comment trouver l’assurance la moins chère possible?
Quand on est résilié pour sinistres, chaque euro compte. Voici quelques astuces pour limiter la casse :
- Comparez, comparez, comparez! Certains assureurs sont plus cléments avec les conducteurs résiliés
- Acceptez une franchise plus élevée pour réduire votre prime
- Optez pour un véhicule moins puissant et moins coûteux à assurer
- Renseignez-vous sur les assureurs spécialisés dans les « conducteurs à risque »
- Demandez si vous pouvez suivre un stage de conduite pour améliorer votre profil
J’ai connu une lectrice qui a économisé près de 40% sur sa nouvelle assurance simplement en prenant le temps de comparer une dizaine d’offres. Ça vaut le coup de s’y attarder, non?
Les questions fréquentes des conducteurs résiliés
Où trouver une assurance après résiliation?
Dirigez-vous vers des assureurs spécialisés dans les « profils atypiques » ou utilisez les comparateurs en ligne en précisant votre situation. Ne mentez jamais sur votre historique, ça pourrait invalider votre contrat.
Ma prime va-t-elle forcément augmenter?
Malheureusement, oui. Mais l’ampleur de l’augmentation varie considérablement d’un assureur à l’autre. D’où l’importance de comparer plusieurs offres.
Combien de temps reste-t-on « marqué » comme conducteur résilié?
Il n’y a pas de durée fixe, mais généralement, après 2-3 ans sans nouveau sinistre, votre « étiquette » de conducteur à risque s’estompe progressivement.
Rebondir après une résiliation
Être résilié par son assurance, c’est un peu comme recevoir un carton rouge. Ça fait mal sur le moment, mais ça peut aussi être l’occasion de faire le point sur sa conduite et ses habitudes.
J’ai rencontré plusieurs conducteurs qui, après une résiliation, sont devenus beaucoup plus prudents sur la route. Un mal pour un bien, finalement?
Alors si vous passez par cette épreuve, gardez à l’esprit que ce n’est qu’une période difficile à traverser. Avec le temps et une conduite irréprochable, vous retrouverez progressivement des conditions d’assurance normales.
Et vous, avez-vous déjà vécu une résiliation par votre assureur? Comment avez-vous rebondi? Parfois les situations qui semblent les plus compliquées nous apprennent le plus sur nous-mêmes, vous ne trouvez pas?