Figure-vous que chaque année en France, près de 5 millions d’accidents de la route font l’objet d’un constat amiable. Mais que faire quand l’autre conducteur refuse catégoriquement de le remplir ou de le signer ? C’est la situation délicate que je vais vous aider à démêler aujourd’hui.
Sommaire
Le constat amiable : accord ou désaccord ?
Le constat amiable, ce petit formulaire bleu qui nous stresse tant, a pour mission principale de clarifier les circonstances de l’accident et de déterminer équitablement les responsabilités de chaque conducteur. Simple sur le papier, mais parfois compliqué dans la réalité…
Signer ou ne pas signer en cas de désaccord ?
C’est la question qui se pose quand les versions divergent. J’ai moi-même été confronté à cette situation l’an dernier, et croyez-moi, ça peut vite devenir tendu sur le bord de la route !
Attention : corriger des informations au recto du constat après signature peut entraîner sa contestation par les assureurs. Ce document, une fois signé, engage les deux parties sur l’ensemble des informations qu’il contient, qui deviennent alors… incontestables.
En cas de désaccord, voici la meilleure approche :
- Complétez le maximum de rubriques possibles
- Ne signez pas le constat
- Chacun indique sa version dans la partie « Mes observations »
- Expliquez clairement le motif de contestation
Un conseil d’ami : ne refusez jamais totalement de remplir le constat. Sans version de votre part, vous risquez de voir votre responsabilité partielle ou totale automatiquement engagée, même sans avoir tort !
Les réflexes essentiels face à un refus de constat
Imaginez : l’autre conducteur refuse catégoriquement de remplir ou signer le constat. Que faire ? Pas de panique, vous avez plusieurs options :
- Tentez d’obtenir le témoignage de personnes présentes
- Sollicitez l’intervention de la police ou de la gendarmerie
- Établissez une déclaration unilatérale (sur votre constat ou papier libre)
- Prenez des photos de la scène et des dégâts
Par précaution, relevez un maximum d’informations sur l’autre conducteur : plaque d’immatriculation, marque et modèle du véhicule, description physique, etc. Ces détails pourraient s’avérer cruciaux en cas de recours.
N’oubliez pas : constat signé ou non, vous devez le transmettre à votre assureur dans les 5 jours ouvrés, conformément à l’article L 113-2 du Code des assurances. C’est la loi, mais c’est aussi dans votre intérêt !
Quand faire appel aux forces de l’ordre ?
Vous savez quoi ? L’intervention de la police n’est pas systématiquement nécessaire. Mais dans certains cas, elle devient incontournable.
Intervention obligatoire en cas de dommages corporels
Si l’accident a causé des blessures ou, pire, un décès, l’article R 231-1 du Code de la route est très clair : vous devez impérativement :
Obligation | Détail |
---|---|
Alerter | Contacter ou faire contacter les services de police ou gendarmerie |
S’identifier | Communiquer son identité et adresse aux forces de l’ordre et aux personnes impliquées |
Préserver | Éviter de modifier les lieux et les traces pouvant servir à établir les responsabilités |
Un accident est considéré comme « corporel » au sens réglementaire s’il remplit ces trois conditions : il provoque au moins une victime nécessitant des soins médicaux, survient sur une voie ouverte à la circulation, et implique au moins un véhicule.
L’enquête des forces de l’ordre : patience requise
Quand la police ou la gendarmerie intervient, elle établit un procès-verbal détaillant les circonstances de l’accident, les témoignages recueillis, et comprenant généralement un croquis et des photos. Ce document est crucial car il aidera à déterminer les responsabilités pénales et civiles.
Après enquête, ce procès-verbal sera transmis aux assureurs et au procureur de la République, qui décidera d’éventuelles poursuites pénales. J’ai un ami qui a attendu près de trois mois pour obtenir ce document – oui, ça peut être long !
En tant que victime d’un accident corporel, vous pourrez vous appuyer sur :
- La procédure amiable obligatoire déclenchée par l’assureur
- Une éventuelle procédure civile via un dépôt de plainte
- Une possible procédure pénale, à l’appréciation du procureur
Le Bureau Central de Tarification : quand personne ne veut vous assurer
Parlons d’un organisme méconnu mais précieux : le Bureau Central de Tarification (BCT). Si vous avez accumulé les accidents ou infractions au point qu’aucun assureur ne veut plus de vous, c’est votre bouée de sauvetage.
Quand le BCT devient-il nécessaire ?
Les assureurs évitent généralement les profils qu’ils jugent trop risqués :
- Conducteurs fortement malusés
- Personnes ayant subi plusieurs accidents récents
- Conducteurs avec suspension ou retrait de permis
- Personnes sanctionnées pour conduite en état d’ivresse ou sous stupéfiants
- Grands excès de vitesse
D’autres circonstances peuvent aussi provoquer un refus d’assurance, comme une résiliation pour non-paiement ou fausse déclaration. Or, sans assurance, vous ne pouvez pas conduire légalement – c’est l’article L 211-1 du Code des assurances qui l’exige.
Comment le BCT vous aide
Le BCT, créé dès 1958, permet aux profils à risque d’obtenir au moins la garantie minimale de responsabilité civile. Il ne vous couvrira pas pour le vol ou les dommages à votre véhicule, mais vous permettra de conduire légalement.
Concrètement, après avoir essuyé au moins deux refus formels d’assurance (par lettre recommandée avec AR), vous pouvez saisir le BCT dans les 15 jours suivant le dernier refus. C’est à vous de choisir l’assureur auprès duquel vous souhaitez que le contrat soit souscrit, et le BCT fixera le montant de la prime et de l’éventuelle franchise.
Bon à savoir : faites d’abord vos recherches tarifaires pour sélectionner l’assureur proposant le tarif le plus avantageux, car le BCT se basera sur leurs grilles pour fixer votre cotisation.
En conclusion : restez calme et méthodique
Un refus de constat, c’est contrariant, stressant et parfois même révoltant. Mais avez-vous remarqué que les solutions existent toujours si l’on garde son sang-froid ? Quelle a été votre expérience la plus mémorable avec un constat amiable ?